Les vertus thérapeutiques du cannabis sont connues depuis l'antiquité et il était utilisé par les Romains, les Egyptiens et les Chinois pour ses vertus analgésiques et sédatives. Mais peu à peu, du fait de son statut de drogue, le cannabis a disparu des pharmacopées. Le possible médicament a pâti de l'interdit frappant la drogue et peu de recherches sont menées sur les effets de l'absorption de cannabis chez l'homme. Depuis peu, on assiste à un regain d'intérêt pour cette plante et des études ont été menées dans différents pays, en particulier dans 35 états américains et aux Pays-Bas. Même la très concervative Angleterre a donné son agrément à la société britannique GW Pharmaceuticals afin qu'elle teste la marijuana à des fins médicales, sur des malades.

Ces études ont abouti , au milieu des années 80, à la mise au point par un laboratoire américain (Roxane Laboratories) d'un médicament à base de delta-9-THC le dronabinol. Cette substance a comme indication principale le traitement des nausées et des vomissements induits par la chimiothérapie anticancéreuse chez des sujets réfractaires aux traitements antiémétiques habituels. Son action antinauséeuse et stimulatrice de l'appétit et des fonctions digestives semble aussi être sans équivalent pour les malades atteints du sida qui l'ont essayé (illégalement dans la plupart des pays).

Le cannabis pourrait aussi être utilisé comme analgésique, mais il semble pour l'instant que l'analgésie ne soit obtenue qu'avec des doses produisant des effets secondaires indésirables. Il a été également testé dans le traitement de la spasticité dans la sclérose en plaques et pourrait peut-être agir sur les symptômes hyperkinésiques et dystoniques comme dans la maladie de Parkinson. D'autres utilisations ont aussi été suggérées : diminution de la pression intraoculaire (traitement du glaucome), action anticonvulsive, action hypotensive ...

En dehors de ces propriétés relativement bien connues, d'autres propriétés plus inattendues du cannabis sont étudiées : il inhiberait la prolifération des cellules tumorales dans le cancer du sein, protégerait des accidents vasculaires cérébraux, et serait un anesthésique local. Dans le cas du cancer du sein, il semblerait ainsi que l'anandamide inhibe in vitro la croissance des cellules tumorales de 83 à 92 %. Cet effet est propre aux tumeurs mammaires, et ne semble pas concerner d'autres types de cancer. Ces recherches en sont pour l'instant au stade de la recherche expérimentale et aucune utilisation pratique n'est envisageable avant de nombreuses années.

La recherche moderne sur les mécanismes d'action de la drogue a permis de découvrir que le cannabis exerce son effet parce qu'il mime l'action d'une molécule naturellement présente dans le cerveau : l'anandamide. Avec la découverte de celle-ci, c'est tout un nouveau système de communication nerveuse que les chercheurs explorent aujourd'hui. Et son importance est loin d'être négligeable.