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V - Effets et dépendance |
La voie élective d'absorption est la voie intraveineuse. L'effet dominant est le flash : l'injection entraîne immédiatement un orgasme généralisé dont l'intensité dépasserait celle de l'orgasme sexuel. Cette acmé est suivie d'un état de sédation et de bien être euphorique. Les effets recherchés peuvent traduire un mal-être psychique, une souffrance, un besoin d'oubli. Elle se prolonge chez certains par un état de passivité et entraîne chez d'autres un désir d'activité. La jouissance ressentie emmène à la répétition des prises. Les doses doivent être augmentées pour obtenir le même effet (phénomène de tolérance). Des troubles divers apparaissent dont l'anorexie et l'insomnie. La dépendance s'installe rapidement dans la majorité des cas. L'héroïnomane oscille entre des phases euphoriques (lorsqu'il est sous l'effet de l'héroïne) et des phases de manque où il apparaît anxieux, agité.
Les dangers physiologiques sont dominés par le surdosage : l'overdose entraîne des comas de différents stades, ou la mort brutale. Contrairement à l'idée généralement reçue, le surdosage ou overdose n'est pas le fait d'une dose trop importante d'héroïne, mais le fait d'une injection d'une d'héroïne trop pure. Ce surdosage est accidentel dans la majeure partie des cas, mais peut également être volontaire et constituer une tentative de suicide si l'héroïnomane est en phase dépressive intense.
La dépendance à l'héroïne entraîne des risques sociaux importants. Elle enclenche un processus de marginalisation chez certains usagers : le sujet est entraîné dans une délinquance spécifique liée à la nécessité de se procurer le produit, il s'aliène alors dans un rétrécissement de son champ vital centré sur la recherche et l'absorption de la drogue.
A défaut de pouvoir parvenir à l'abstinence, l'héroïnomane peut bénéficier de soins (sevrage, suivi psychosocial) et d'un traitement de substitution. Celui-ci a pour objectif de stabiliser la dépendance de manière médicale et légale. Ces traitements à la Méthadone ou au Subutex sont administrés par voie buccale. Ils sont prescrits soit dans les centres de soins spécialisés aux toxicomanes, soit en médecine de ville. Le bilan des programmes de substitution montre une amélioration notable de l'état de santé des personnes ainsi que de leur stabilisation sociale et de leur insertion professionnelle. Parallèlement, entre 1994 et 1998, le nombre de surdoses mortelles a fortement diminué, passant de 564 à 143, dont 92 à l'héroïne (les autres décès étant liés aux polyconsommations).
Modes d'utilisation |
Héroïne et maladies infectieuses
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